L'Iran

Une solidarité exemplaire avec les Iraniens contre la dictature religieuse

Dès la dictature couronnée du Shah, Nouveaux Droits de l'Homme a manifesté son soutien aux démocrates iraniens en lutte pour leurs libertés fondamentales. C'était la Savak à cette époque, redoutable police politique, qui arrêtait, torturait, éxecutait en dépit d'une façade occidentalisée du régime.

En 1979, après qu'il eut été réfugié à Neauphe-le-Château, en France, l'imam Khomeiny rentra en Iran, accueilli par une marée humaine qui le porta rapidement au pouvoir. Sitôt le Shah parti, une "république" islamique fut installée, avec son cortège d'interdits, tous en violation de la démocratie. Les femmes furent obligées de se voiler, les prisons se remplirent ; tortures et exécutions devinrent le lot quotidien de tout un peuple. On se devait de réagir dans les pays libres. Mais comment ? Certainement pas par de simples protestations.

Rapidement arrivèrent en France les premiers réfugiés politiques avec lesquels NDH établit le contact en vue de contester aussi longtemps qu'il le faudrait le système instauré par les barbus de Téhéran.

Notre premier contact fut Chapour Bakhtiar, dernier Premier Ministre du Shah, que ce dernier avait extrait de prison afin de tenter de sauver son trône vacillant. Hélas, il était trop tard et Chapour Baktiar, laïc parmi les laïcs, ne dût son salut qu'en venant en France dont il parlait la langue à merveille. 

Après de nombreux tête à tête afin d'élaborer une stratégie de reconquête, en dépit de nos faibles moyens, cet ami très cher rencontra à notre siège un autre exilé célèbre : l'ancien Président du Liban, lui aussi proche de NDH, Amine Gemayel. L'avenir, quoique sombre laissait entrevoir un filet de lumière lorsque les sbires de Khomeiny, après une première tentative manquée réussirent à l'assassiner dans des conditions horribles.

Le Premier Ministre Iranien Chapour Baktiar

Il fallait cependant continuer le combat. Pour cela, NDH était en contact avec le premier Président de la République Islamique d'Iran très vite exilé en France, Bani Sadr, dont le français parfait rendait le dialogue facile. Puis, NDH se lia d'amitié dans un combat fraternel avec les résistants les plus organisés : l'Organisation des Moudjahidines du Peuple d'Iran (OMPI) dirigée par Massoud Radjavi.

Le Président Iranien Bani Sadr et Massoud Radjavi à leur arrivée en France en 1981

Aussi nécessaire qu'inatendue, cette aliance dure depuis plus de trente quatre ans pour le meilleur et pour le pire, sans une ombre, malgré les accusations proférées contre ce groupe parfaitement organisé, dès son origine, sous le régime de Reza Pahlavi.

En politique, la calomnie, le dénigrement, les intérêts jouent un grand rôle. Et à défaut de pouvoir abattre l'OMPI par des moyens légaux, les accusations les plus grotesques furent proférées contre les Moudjahidines Iraniens en vue de les discréditer. Le premier mobile étant pour les gouvernements occidentaux de sauvegarder leurs intérêts commerciaux auprès du nouveau régime, fut-il le pays le plus répressif du monde.

François Mitterrand, Président de la République, en France, avait accordé l'asile politique le plus naturellement à l'OMPI. Par contre, en 2003, sur pression de Téhéran et après un voyage "d'affaires" de Dominique de Villepin en Iran, la répression s'abattit sur la Résistance basée à Auvers-sur-Oise.

Nous étions entre comédie et tragédie puisque, alors qu'aucun acte de violence ne pouvait être reproché à l'OMPI sous la garde des gendarmes français dès leur arrivé en France pour des raisons de sécurité, une véritable rafle eut lieu à Auvers-sur-Oise, comme s'il s'agissait d'une bande armée. Bien évidemment pas la moindre arme ne fut découverte, ce qui n'empêcha pas la mise en examen de la nouvelle présidente du Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI), Marjam Radjavi.

Marjam Radjavi, l'actuelle Présidente du Conseil National de la Résistance Iranienne

"C'est quand votre situation n'est pas sûre que vous saurez si vos amis sont sûrs", Ralph Waldo Emerson

La presse française, dans sa quasi-totalité reprit alors les accusations ridicules de "terrorisme", "détournements de fonds" etc. Enfin, après plusieurs décennies de silence, nos médias s'intéressaient à l'opposition iranienne en exil. Non pour la soutenir mais pour corroborer les accusations ignobles contre elle. L'OMPI fut alors couchée en France, en Europe, aux Etats-Unis sur la liste des groupes "terroriste".

Le long cheminement de NDH avec l'OMPI dèslors se poursuivit. C'est à notre siège que ceux qui avaient échappé au coup de force à Auvers, le 17 juin 2003, Bezad Naziri et Radjavi, fils de Kazem Radjavi, professeur de droit assassiné à Genève, tinrent leur conférence de presse pour dénoncer l'arrestation des dirigeants de la Résistance. Puis après leur libération et leur mise en examen par le juge anti-terroriste Jean Louis Bruguière, commença le long combat pour leur réhabilitation en France, en Europe et aux Etats-Unis. Un combat qui se termina comme il se devait lorsque l'on se fonde sur le Droit : par un non-lieu, en particulier grâce à l'honnêteté intellectuelle du nouveau juge anti-terroriste Marc Trévidic.

Depuis cette plongée dans "la grande noirceur" comme disaient les Québécois autrefois, l'action conjointe de NDH et de la Résistance Iranienne s'est poursuivie avec le concours de nombreuses personnalités françaises, européennes et américaines à travers de nombreux colloques et chaque année, en juin, un immense rassemblement au parc des expositions de Villepinte où nul n'a honte de prendre la parole publiquement. C'est ainsi que Bernard Kouchner, Ingrid Betancourt, Rama Yade, Michèle Alliot-Marie, Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, des élus du Parlement Européen, d'anciens Premiers Ministres espagnols, des gouverneurs, des sénateurs, d'anciens généraux américains viennent chaque année exprimer leur solidarité avec l'OMPI qui, la première au monde, a dénoncé la tentative de l'Iran de se doter d'un armement nucléaire.

Rassemblement du Conseil National de la Résistance Iranienne

La suite, nul ne la connaît mais on peut tout de même la prévoir. Le peuple iranien (et sa jeunesse en particulier) après le triste passage au pouvoir d'Ahmadinejad puis l'arrivée du soi disant libéral Rohani à la présidence du pays, après aussi l'échec par la répression du mouvement populaire de 2008, ce peuple baillonné reprendra ses droits. Après la disparition de Khamenei, le nouveau Guide Suprême et successeur de Khomeiny ? Inch Allah.